Toyota obtient un podium!

Posté le 22 juin 2008 - 16:22 par Nathan Lohéac

Jarno Trulli a décroché un podium en France, le premier pour l’écurie Toyota depuis celui de Ralf Schumacher en Australie, 2006. C’est le 8e de la carrière de Trulli, qui n’était pas monté sur une marche de podium depuis le grand prix d’Espagne en 2005.

Sur la grille de départ, Jarno Trulli était 4e. Il avait signé le 5e temps mais avait profité du déclassement (de 10 places) de Lewis Hamilton pour remonter cette grille. Timo Glock partait 8e. Il avait signé la veille le 10 ème temps, mais, en plus d’avoir également profité du déclassement d’Hamilton qui n’avait pas respecté un feu rouge en sortant d’un arrêt aux stands lors du grand prix du Canada, Timo Glock avait également gagné une place sur la grille de départ après le déclassement de 5 places de Kovalainen qui aurait gêné Mark Webber lors des qualifications.

Dès le départ, Jarno Trulli prend confiance en lui. Il double Fernando Alonso, 3e sur la grille, et se place ainsi en 3e position. La bataille entre Fernando Alonso et Jarno Trulli est de toute beauté mais ne durera pas longtemps : Trulli creuse l’écart en 3e position et Timo Glock est remonté jusqu’à la 6e place. Mais les Ferrari s’envolent en tête, et, dès le 4e tour, Trulli compte 6 secondes de retard et Glock accuse un retard de 17 secondes au 9e passage. Les positions des deux pilotes Toyota sont stables jusqu’à l’arrêt de Fernando Alonso au 15e tour où Glock prend la 5e position. Les Toyota sont donc aux 3e et 5e places, mais Trulli, compte déjà 18 secondes de retard sur Räikkönen, alors en tête, et Glock en totalise 30.

Les deux Toyota s’arrêtent consécutivement aux stands. Trulli est le premier à ravitailler au 20e tour, aussitôt suivi de Timo Glock. Jarno ressort en 7e position.

Un peu plus tard, Timo Glock est 12e, juste derrière Nelsinho Piquet qui vient de sortir des stands devant l’Allemand. Puis, au 27e tour, Trulli à repris sa troisième position (avec 3 secondes de retard sur le leader) mais Glock n’est que 11e.

L’Italien de chez Toyota nous offre alors un superbe duel avec la BMW de Robert Kubica, et Trulli a moins d’une seconde d’avance sur le Polonais. L’écart entre Trulli, toujours 3e, et Räikkönen, toujours 1er, ne cesse d’augmenter et est maintenant de 39 secondes. Pendant que Trulli est poursuivi par Kubica, Kubica est chassé par Alonso donc Jarno se retrouve indirectement sous la menaçe du double champion du monde.

A 26 tours de la fin, quelques tours après le coup de théâtre du pot d’échappement de Kimi Räikkönen, ce dernier perd une seconde par tour sur Massa, nouveau leader, et Trulli n’a que 21 secondes de retard, c’est donc possible de revenir sur le Finlandais.

Trulli marque son deuxième arrêt, à nouveau suivi de près par celui de Timo Glock. Les tours restant du grand prix seront mémorables, marqués d’un magnifique duel (triel au début !) entre Jarno Trulli et sa modeste Toyota, Heikki Kovalainen et sa puissante McLaren, et Robert Kubica et sa bonne BMW.

Pendant que Glock se fait doubler par Hamilton au 57e tour, la bataille entre Trulli et Kovalainen fait à nouveau rage et son dénouement est très incertain. A 3 tours de la fin, Glock est 11e, et l’avance de Trulli sur Kovalainen diminue considérablement, on pourrait parier que ce duel serait enlevé par le Finlandais mais l’Italien tient à conserver ce podium qui s’offre à lui, et résiste de toutes ses forces. Ce duel n’est pas sans rappeler celui de René Arnoux et Gilles Villeneuve, 29 ans auparavant, sur le même grand prix (mais pas le même circuit), qui se battaient pour la victoire. L’enjeu peut paraître moins important car il s’agit ici seulement du podium, mais il ne l’est pas. Trulli n’est pas monté sur un podium depuis le 8 mai 2005 (il y a plus de 3 ans), et Kovalainen depuis le début de la saison, ce qui est, pour une McLaren, il y a une éternité (selon les commentateurs de TF1).

C’est dans le dernier tour que tout se joue. Kovalainen, toujours 4e, tente de faire l’extérieur à l’entrée de la chicane pour se retrouver à l’intérieur lors du second virage de la chicane. Une manœuvre quasi-impossible à réaliser. Vu la volonté qu’y met le Finlandais, on pourrait croire qu’impossible n’est pas Kovalainen, mais on retrouve le pilote McLaren quelques dixièmes de secondes plus tard en train de couper la chicane, ayant raté son ultime tentative. Il terminera 4e derrière Jarno Trulli, la vedette du jour chez Toyota, la surprise des outsiders. De son côté, Timo Glock n’a pas quitté sa 11e place et n’apportera donc aucun point à l’écurie japonaise.

Au clasement des pilotes, Jarno Trulli prend le dessus sur Mark Webber et sa Red Bull Renault avec 18 points et Timo Glock reste 13e. Chez les constructeurs, Toyota a fait un grand pas en avant en creusant l’écart sur Williams et en revenant à 1 point de Red Bull Renault, écurie considérée comme la 4e force de ce championnat 2008.